Au Carrousel du Louvre, la Grande-Duchesse s’est adressée à l’assistance puis s’est prêtée à une session de « questions-réponses » animée par la directrice du Women’s Forum, Chiara Corazza.
Elle a expliqué que son mariage avec le Prince Henri, en 1981, avait été, pour elle, un moment clé dans son engagement humanitaire et social. « C’est alors que je me suis rendue compte à quel point c’était un privilège d’occuper la place qui était désormais la mienne. J’ai voulu devenir une voix pour toutes celles et ceux que l’on n’entend pas, que ce soit au Luxembourg ou partout ailleurs autour du globe. Cela m’a souvent amenée à me battre pour défendre des causes difficiles», a-t-elle expliqué.
La défense des droits des femmes et la lutte contre toute forme de violence à leur encontre est une des causes pour lesquelles la Grande-Duchesse s’engage tout particulièrement, et ce depuis des années. Particulièrement sensible à la détresse, à l’isolement et à la stigmatisation des femmes victimes de violences sexuelles dans les zones sensibles, Son Altesse Royale travaille actuellement avec l’aide de sa Fondation, à l’organisation de la conférence internationale « Stand Speak Rise Up! - Pour en finir avec les violences sexuelles dans les zones sensibles », qui se tiendra en mars prochains dans la capitale luxembourgeoise.
Il s’agit d’un projet de longue date, né d’une rencontre avec le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018 avec Nadia Murad: « Je l’ai rencontré pour la première fois en 2016 lors d’une conférence organisée à Luxembourg. Lors de cette rencontre, je lui ai demandé comment je pourrais lui venir en aide. Il m’a répondu qu’il venait de créer un groupe de survivantes et m’a suggéré de leur offrir une plateforme. C’est là que m’est venue l’idée d’initier la conférence afin de leur donner une plus grande visibilité. »
Au cours de son intervention, la Grande-Duchesse a rappelé que « l’indignation ne suffit pas » et qu’il «il faut passer à l’action et proposer des solutions pertinentes pour aider les survivantes à se reconstruire afin de devenir de véritables actrices du changement ».
Pour donner vie à cet ambitieux projet de conférence, la Grande-Duchesse s’est réjouie de pouvoir compter à la fois sur la collaboration du Women’s Forum et sur des partenariats stratégiques avec la « Mukwege Foundation » et l’ONG « We are not weapons of war ». Elle a aussi exprimé sa gratitude envers le gouvernement luxembourgeois qui s’est engagé à soutenir cette initiative.
Le voyage humanitaire que la Grande-Duchesse vient d’effectuer au Liban, en sa qualité d’ambassadeur de Bonne Volonté de l’Unesco et d’Unicef Eminent advocate for children, s’inscrit dans le cadre de son action en faveur des survivantes de violences sexuelles. En se rendant sur le terrain, elle a pu recueillir leurs témoignages et les encourager dans leur quête de justice et de réparation. Elle a également profité de son séjour pour s’informer sur des projets de microfinance destinés à améliorer la condition des réfugiées.
Ce déplacement a également renforcé sa volonté de combattre l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre : « Le viol comme arme de guerre et de soumission n’est pas un phénomène nouveau. Il a déjà fait des millions de victimes au cours du vingtième siècle et il se perpétue au vingt-et-unième siècle à une très large échelle. Mes pensées sont avec ces milliers de victimes de viols en Libye, Syrie, Birmanie et la Région des Grands Lacs en Afrique – pour ne citer qu’elles. Nous ne pouvons plus fermer les yeux ou nous taire face aux souffrances que ces femmes endurent! Il nous faut passer de l’émotion à l’action ! (…) Je suis convaincue qu’en les mettant au cœur du débat, elles pourront se transformer en actrices du changement !», a-t-elle conclu.